La paroisse de Sainte-Anne-de-la-Pointe-au-Père a connu trois cimetières différents durant son histoire : celui de 1882, celui de 1914 et celui de 1962.
Précisons d'abord que les pèlerinages à Sainte-Anne, la patronne des navigateurs, ont commencé dès 1873, avant même l'érection canonique de la paroisse, en 1882.
Le premier cimetière, inauguré en 1882, sera en fonction jusqu'en 1914. En 1882, sur le terrain de la corporation épiscopale, un espace de 80 pieds sur 80, clôturé et portant une croix, a été réservé comme cimetière. Le terrain fut acheté par le maire John MC William. Son épouse, Zoé-Adèle Couillard, y fut enterrée le 18 avril 1885.
Ce terrain se trouve en avant de la première église, en direction sud-ouest, à l'arrière du HLM, du côté ouest de la rue actuelle du sanctuaire. Il avait cependant le désavantage d'être situé trop près des résidences. Vingt ans plus tard, les trois voisins du cimetière commencèrent à se plaindre en disant que leurs puits étaient contaminés.
Le Conseil d'hygiène de la province de Québec a alors envoyé des spécialistes pour analyser la situation. De 1910 à 1914, les syndics et le curé se sont mis à la recherche d'un nouveau terrain. La correspondance à l'époque est remplie d'anecdotes amusantes sur les inconvénients de la trop grande proximité.
Le deuxième cimetière a été utilisé de 1914 à 1963. En 1914, le Conseil d'hygiène approuve un nouvel emplacement situé à 450 pieds au sud de l'église. Ses dimensions sont de 200 pieds par 150.
À la fin des années 1950, le cimetière était devenu trop petit. Un projet de construction d'une nouvelle route qui contournerait le village de Pointe-au-Père était annoncé. Une nouvelle église allait remplacer l'ancienne et le besoin d'un stationnement plus grand, pour les automobiles des résidents et des pèlerins, s'imposait.
Les Pères Eudistes possédaient un terrain contigu à celui de Mme Charles Pinault. Cet emplacement, situé sur la route menant à Saint-Anaclet, aujourd'hui l'avenue Père-Nouvel-Sud, semblait répondre aux nouveaux besoins. Les dimensions du terrain sont de 200 pieds sur 250. Ainsi, le 16 janvier 1963, la permission officielle d'ériger le troisième cimetière fut accordée.
En 2007, ce troisième cimetière est devenu une extension des Jardins commémoratifs Saint-Germain.
Exhumation
Dans le premier cimetière, la translation des restes des dépouilles mortelles s'est faite en octobre 1920 par l'entrepreneur en pompes funèbres de Saint-Anaclet, M. Louis Julien. Le surveillant des travaux était M. Henri Lavoie.
Pour ce qui est du deuxième cimetière, l'exhumation et le transport se sont faits en 1965. Sur une période de trois semaines, 327 corps furent transportés et inhumés dans le troisième cimetière par quatre ou cinq adolescents, sous la surveillance du sacristain et du Père Ferland.
NOTE : L'historique des cimetières de Pointe-au-Père est un travail de collaboration. Sa réalisation relève de MM. Alain Dumais, Ernest Dionne, Réal Raymond, Réal Beaupré et Hervé Demers.